L'eau dans tous ses états

La Fontaine d’amour | De Minneborre

Dans l’ancienne vallée Josaphat à Schaerbeek, serpentait un petit ruisseau, le Rodebeek (aujourd’hui appelé ruisseau Josaphat). Une de ses sources s’appelait de Rinneborre, la source vive en ancien brabançon. Pour accéder à ce point d’eau, il fallait suivre un chemin qui partait d’un château, le Middelborgh, traversait la vallée Josaphat et longeait le ruisseau. Ce chemin fut naturellement baptisé le Middelborgh weg. Avec le temps et les évolutions de langage, les schaerbeekois confondirent les deux noms de Rinneborre et Middelborgh, si bien que la source vive se transforma en Minneborre, la fontaine d’amour, nom beaucoup plus poétique.

In het oude Josaphatdal in Schaarbeek meanderde een kleine stroom, de Rodebeek (heden Josaphatbeek genoemd). Een van de bronnen heette de Rinneborre, « levende bron » in Oud Brabants. Om deze waterpoel te bereiken, moest men een weg volgen die vanaf een kasteel uitging, de Middelborgh, stak het Josaphatdal over en voer langs de stroom. Die weg werd natuurlijk Middelborghweg genoemd. Mettertijd en met het verloop van de taal, verwarden de Schaarbekenaren de twee namen, Rinneborre en Middelborgh, zodat de Rinneborre werd omgevormd in Minneborre, een heel poëtischer naam.

[ La Fontaine d’amour, 1903, carte postale, Archives communales de Schaerbeek | De Minneborre, 1903, postkaart, Gemeentearchieven van Schaarbeek ]

 

[ La Fontaine d’amour, années 1910, carte postale, Archives communales de Schaerbeek | De Minneborre, jaren 1910, postkaart, Gemeentearchieven van Schaarbeek ]
Cet aménagement de style néo-classique n’eut qu’une brève existence. Il fut détruit dans les années 1920 pour laisser la place à nouveau à une simple vasque, entourée de rocailles, dans le caractère naturel voulu par les concepteurs du parc Josaphat
Die aanrichting in neoklassieke stijl had maar een kortstondig bestaan. Die was afgebroken in de jaren 1920 om plaats te laten voor een eenvoudige kom, door rotsen omringd, in het natuurkarakter dat door de ontwerpers van het park gewenst was.

 

Cette fontaine, qui est toujours visible dans le parc Josaphat, est entourée de légende. On raconte notamment qu’au Moyen-âge, une jeune noble, nommée Herlinde, tomba amoureuse du chevalier Théobald. Pendant quelques temps, les deux amants se rencontraient régulièrement, le crépuscule venu, à la fontaine située près du château où demeurait la jeune fille. Rattrapé par ses devoirs de chevalier qui l’emmenèrent au loin, Théobald dut quitter sa dulcinée. Herlinde continua cependant à se rendre près de la fontaine. Les jours passèrent sans qu’elle ne reçoive de nouvelles de son bien-aimé, si bien que l’espoir fit place au sentiment d’abandon et, le cœur brisé, la malheureuse se jeta dans la source qui avait été le témoin de son bonheur.

Rond deze bron, die nog steeds zichtbaar in het Josaphatpark is, groeiden allerlei legenden. Er wordt met name verteld dat in de Middeleeuwen een edele jonge vrouw, Herlinde genoemd, verliefd werd op Ridder Theobaldus. Voor een tijdje kwamen beide minnaars regelmatig samen, tegen zonsondergang, bij de bron die niet ver van het kasteel gelegen was, waar de jonge vrouw verbleef. Als ridder werd Theobaldus verplicht naar het verre land te reizen en moest zijn geliefde achter zich laten. Herlinde ging echter elke dag naar de bron. Na dagen zonder nieuws van haar aanbidder, verlies zij langzamerhand haar hoop en voelde ze zich meer en meer in de steek gelaten. Diepbedroefd sprong ze in de bron die een getuige van hun liefde was.

[ La Fontaine d’amour, années 1920, carte postale, Archives communales de Schaerbeek | De Minneborre, jaren 1920, postkaart, Gemeentearchieven van Schaarbeek ]

 

La fontaine resta néanmoins, au cours des époques, le rendez-vous privilégié des amoureux dont la croyance voulait que s’ils buvaient ensemble l’eau de la source, le destin les unirait dans l’année qui suivait. On trouve également dans le parc une statue de De Rijk (1986) symbolisant Herlinde plongeant dans la fontaine.

In de loop der tijd bleef de bron niettemin het bevoorrechte rendezvous van verliefden die geloofden dat als zij het water van de bron samen dronken, zij binnen hetzelfde jaar zouden trouwen. In het park vindt men ook een standbeeld van De Rijk (1986) dat Herlinde symboliseert als zij in de fontein duikt.

[ La Fontaine d’amour, triptyque, peintre : Herman Richir, Hôtel communal de Schaerbeek, Collection artistique communale de Schaerbeek | « De Minneborre », drieluik, schilder: Herman Richir, Gemeentehuis van Schaarbeek, Kunstcollectie van de gemeente Schaarbeek ]
Cette œuvre illustre une autre légende entourant la Fontaine d’amour. Le désespoir aurait rendu aveugle un jeune berger après que sa fiancée l’eut quitté. Il baigna alors ses yeux dans l’eau de la fontaine et recouvra la vue et sa fiancée.
Dit kunstwerk illustreert een andere legende rond de minneborre. Toen zijn verloofde hem verliet, was een jonge herder zo wanhopig dat hij blind werd. Hij baadde zijn ogen in het water van de fontein en hij kon opnieuw zien.  Zo herwon hij ook zijn verloofde.

[ La Fontaine d’amour aujourd’hui, photo 2018, © D. Berré | De Minneborre tegenwoordig, foto 2018, © D. Berré ]

© Archives communales de Schaerbeek | Gemeentearchieven van Schaarbeek

6 thoughts on “La Fontaine d’amour | De Minneborre”

  1. En ce qui concerne la carte postale indiquant 1903 ,elle est plus probablement de 1902 ou 1904. Puisque en février 1902 une grosse partie du parc fût mise en vente (111 ormes,6 noyers,6 érables et un frêne) Mais l’administration fît des photos avant dévastation.Ce n’est qu’en 1904 que le parc revît le jour .

    1. Cette carte postale fait partie d’une série de clichés éditée par un certain H. Bertels et qu’il a intitulé « Schaerbeek en 1903 ». La plupart porte un cachet de la poste daté « 1903 ». Il est donc difficile d’envisager que la photographie date de 1904. La photographie montre la fontaine d’amour telle qu’elle était avant que la vallée rustique Josaphat soit transformée en parc paysager à partir de 1905. Si l’image avait été prise en 1902 nous ne voyons cependant pas le rapport avec le rachat des terrains et des arbres qui expliquerait cette date. Nous nous en tiendrons donc à 1903.

  2. bonjour
    très beau chapitre !
    quand vous dites
    « Cet aménagement de style néo-classique n’eut qu’une brève existence. Il fut détruit dans les années 1920 pour laisser la place à nouveau à une simple vasque, entourée de rocailles, dans le caractère naturel voulu par les concepteurs du parc Josaphat »
    Ne s »agirait-il pas des fausses rocailles (voir aussi « le paysage alpin ») mises en chantier pendant la guerre pour éviter à certains chômeurs le travail obligatoire en Allemagne?
    merci à vous
    bruno bernaerts

    1. Merci pour votre intérêt.
      Nous n’avons pas d’informations sur un chantier de fausses rocailles mis en place pendant la guerre pour éviter à certains chômeurs d’être envoyés en Allemagne. Cela a été le cas pour le chantier de reconstruction de l’Hôtel communal, mais nous ignorons ce qu’il en est pour les aménagement du parc Josaphat. Pour ce qui concerne ce réaménagement de la Fontaine d’amour, si l’on s’en tient à la date de 1920, nous sommes de toute façon après la guerre.
      Bien à vous,

  3. Cet aménagement de style néo-classique n’eut qu’une brève existence. Il fut détruit dans les années 1920….,

    De cet aménagement il ne subsiste que les marches de gauche à droite de la fontaine, ces marches sont en partie recouverte de terre de nos jours.

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