Première Guerre Mondiale

La grippe espagnole, cette grande tueuse | De Spaanse griep, deze grote moordenares

La grippe de 1918, aussi connue sous le nom de « grippe espagnole », est due à une souche (H1N1) particulièrement virulente et contagieuse de grippe qui s’est répandue en pandémie de 1918 à 1919. Cette pandémie a fait 50 millions de morts selon l’Institut Pasteur, et jusqu’à 100 millions selon certaines réévaluations récentes. Elle serait la pandémie la plus mortelle de l’Histoire dans un laps de temps aussi court, devant les 34 millions de morts (estimation) de la peste noire.

De griep van 1918, ook wel bekend als de « Spaanse griep », is te wijten aan een bijzonder virulente en besmettelijke influenza (H1N1) stam die zich verspreidde in een pandemie van 1918 tot 1919. Deze pandemie maakte 50.000.000 dodelijke slachtoffers volgens het Pasteur Instituut, en tot 100.000.000 volgens enkele recente schattingen. Het zou de meest dodelijke pandemie in de geschiedenis in zo’n korte tijd zijn, zwaarder dan de 34.000.000 sterfgevallen (schatting) door de zwarte pest.

[Caricature allemande représentant la grippe espagnole, dessin, 1918, Archives de la Guerre 1914-1918 (Caricatures Keym 11-125), Archives de la Ville de Bruxelles | Duitse karikatuur die de Spaanse griep afbeeldt, tekening, 1918, Oorlogsarchief 1914-1918 (Karikaturen Keym 11-125), Archief van de Stad Brussel]

Les premiers cas de grippe apparaissent au début de l’année 1918, mais on en parle peu dans la presse. Toute l’attention est concentrée sur le conflit mondial qui arrive à un moment décisif, surtout avec l’offensive allemande du printemps. Les journaux ibériques sont les premiers à s’alarmer, ce qui a pour conséquence que la maladie est appelée à tort grippe espagnole dès l’été 1918. Elle frappe l’Europe en trois vagues : au printemps-été 1918, en automne de la même année et durant l’hiver 1919. La seconde est la plus meurtrière. Le nombre de victimes, leurs souffrances avant leur décès et l’aspect de leur cadavre qui rappelle le choléra marquent les esprits. De nombreux récits peuvent témoigner de cette tragédie, comme celui de Germaine Lartige qui décrit à la date du samedi 27 octobre 1918 de son « Journal de Guerre » l’étendue de l’épidémie et ses symptômes, en même temps que l’effervescence qui touche la population suite à l’annonce d’une paix imminente.

De eerste griepgevallen verschijnen aan het begin van 1918, maar worden nauwelijks vermeld in de pers. Alle aandacht is gericht op het wereldwijde conflict dat op een beslissend moment komt, vooral met het Duitse lenteoffensief. De Iberische kranten zijn de eersten die worden gealarmeerd, wat leidt tot het feit dat de ziekte al in de zomer van 1918 ten onrechte de Spaanse griep wordt genoemd. De griep bereikt Europa in drie golven: in de lente-zomer van 1918, in de herfst van hetzelfde jaar en tijdens de winter van 1919. De tweede is de dodelijkste. Het aantal slachtoffers, hun lijden vóór hun dood en het uitzicht van hun lijk dat aan cholera herinnert, tekent de geesten. Vele verhalen kunnen getuigen van deze tragedie, zoals dat van Germaine Lartige die op zaterdag 27 oktober 1918 in haar oorlogsdagboek de omvang van de epidemie en de symptomen beschrijft, net op het ogenblik de bevolking moed vat door de aankondiging van de nakende vrede.

[Extrait du journal de guerre de Germaine Lartige, carnet, 1918, Archives privées (1435/11, p.45), Archives de la Ville de Bruxelles | Uittreksel uit het oorlogsdagboek van Germaine Lartige, schriftje, 1918, privéarchief (1435/11, p.45), Archief van de Stad Brussel]

… À côté de tous ces préparatifs de joie, il y a pour le moment bien des deuils, une nouvelle épidémie a succédé à la grippe espagnole et à la cholérine ; c’est une nouvelle forme de grippe, inconnue des médecins, et terriblement meurtrière. Dans tout le pays, et à l’étranger aussi, les gens meurent comme des mouches. C’est désolant. Il n’y a pas une maison où il n’y ait un ou plusieurs malades ; dans sa forme bénigne, cette grippe donne des fièvres terribles, des maux de têtes et laisse après elle un long abattement ; là où elle se complique, elle devient méningite ou attaque les poumons, et amène souvent la mort en deux jours de temps. C’est un véritable empoisonnement. Je crois qu’il y a des centaines de décès tous les jours rien que dans l’agglomération.

 

[Caricature représentant la Joyeuse Entrée de la grippe espagnole à Bruxelles, dessin, 1918, Archives de la Guerre 1914-1918 (Caricatures Keym 44-73), Archives de la Ville de Bruxelles | Karikatuur die de blijde intrede van de Spaanse griep in Brussel vertoont, tekening, 1918, Oorlogsarchief 1914-1918 (Karikaturen Keym 44-73), Archief van de Stad Brussel]

D’autres récits d’époque parlent d’une maladie très contagieuse qui se déclare subitement par de très fortes fièvres, après une courte période d’incubation. Elle s’accompagne souvent d’une pneumonie, ce qui la rend encore plus dangereuse pour les soldats affaiblis par les gaz utilisés sur le champ de bataille. Une autre de ses particularités se trouve dans le profil des personnes touchées : il s’agit principalement de jeunes adultes, entre 20 et 40 ans, et non pas de jeunes enfants ou des personnes plus âgées. Elle touche donc durement les soldats belges, qui commencent à tomber malades en avril-mai 1918. Ils sont envoyés à l’hôpital Cabour d’Adinkerke pour éviter la contagion. La médecine lutte difficilement contre cette épidémie car la mise en quarantaine est quasi impossible en temps de guerre.

Andere verhalen spreken van een zeer besmettelijke ziekte die plotseling tot zeer hoge koortsen leidt na een korte incubatietijd. Ze gaat vaak gepaard met longontstekingen, waardoor ze nog gevaarlijker is voor soldaten die reeds verzwakt zijn door de gassen die gebruikt werden op het slagveld. Een andere eigenschap is het profiel van de getroffen mensen: het zijn vooral jonge volwassenen, tussen de 20 en 40 jaar oud, geen jonge kinderen of ouderen. De ziekte raakt de Belgische soldaten die ziek worden in april-mei 1918. Ze worden naar het ziekenhuis te Adinkerke gestuurd om verdere besmettingen te voorkomen. De geneeskunde worstelt met deze epidemie omdat quarantaine bijna onmogelijk in oorlogstijd is.

Même si la grippe touche tant les pays en guerre que ceux qui ne sont pas impliqués dans le conflit, le contexte dans lequel se propage cette épidémie incite certains à développer une théorie du complot : le virus serait diffusé via des boîtes de conserve contaminées par les Allemands.

Zelfs als de griep van invloed was op zowel de landen in oorlog en als op zij die niet betrokken zijn bij het conflict, moedigt de context waarin deze epidemie zich verspreidt sommigen aan om een complottheorie te ontwikkelen: de verspreiding van het virus zou gebeuren via conservendozen vervuild door de Duitsers.

© Archives de la Ville de Bruxelles | Archief van de Stad Brussel

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