Jusqu’alors, l’instruction des enfants est confiée au clerc ou sacristain de la paroisse. En 1796, c’est l’officier de l’état civil Philippe Theunis qui exerce cet emploi, de même que le père du bourgmestre Charles Thielemans, Louis Thielemans, en 1835. Les frais d’enseignement des élèves pauvres sont alors supportés par le bureau de bienfaisance.
En 1840, le Conseil communal reconnaît le piètre état de l’instruction qui « laisse beaucoup à désirer, nous ne possédons point d’école communale. Seulement de petites institutions où les enfants pauvres reçoivent l’instruction et dont les rétributions sont payées par le Bureau de Bienfaisance ».
Mais la loi organique sur l’Instruction primaire et les Instituteurs du 23 septembre 1842 va faire bouger les choses puisqu’elle mène le Conseil au constat que « cette commune n’a pas d’école privée et ne peut se passer d’une école communale sans porter atteinte à l’Instruction de la jeunesse ».
Les membres du Conseil communal décident de procéder rapidement à la nomination d’un instituteur. François-Xavier Duys, âgé de 31 ans, est nommé après suffrage (Conseil communal du 15 février 1843). Il exerce ses fonctions près de l’église Saint-Pierre au centre de la commune, dans des locaux de fortune. Sa classe compte alors 9 garçons et 12 filles.
[Extrait du registre de Conseil communal du 15 février 1843, Archives communales de Woluwe-Saint-Pierre]
Du côté du hameau de Stockel, un problème persiste : les enfants de ce hameau habitent trop loin du centre pour pouvoir se rendre à l’école. La commune va y remédier puisqu’en séance du Conseil communal du 23 janvier 1844, « considérant que le hameau de Stockel est trop éloigné du centre de la commune où est établie l’école communale pour y envoyer les enfants pauvres du dit hameau, considérant que l’Ecole privée établie au dit hameau et dirigée par le sieur Vandenplas réunit les conditions légales pour tenir en partie lieu d’école communale et par conséquent pourrait être adoptée pour donner l’instruction aux enfants pauvres du dit hameau ». L’assemblée décide d’adopter cette école privée pour donner l’instruction aux enfants pauvres de Stockel. Elle est alors fréquentée par 22 garçons et 17 filles.
La pauvreté de notre commune rurale ne lui permet de construire sa première école qu’en 1860, dans la partie de la vieille maison communale bâtie à front de rue, face à la rue Louis Thys et dont la cour occupe environ 10 ares de terrain. Cette cour fait aujourd’hui partie de l’avenue Charles Thielemans. A cette époque, la bâtisse ne comprend pas les locaux annexes qui ne seront construits qu’en 1883.
[La première salle de classe de l’école communale, adossée à la première maison communale (angle des rues Louis Thys et René Declercq actuelles), Archives communales de Woluwe-Saint-Pierre]
Mais cela ne suffit pas. Le bourgmestre Jean-Baptiste Dumoulin expose la situation le 21 août 1865. « … 61 inscriptions d’enfants pauvres, ce qui est loin d’être en rapport avec la population.. ». Il s’avère que les enfants du hameau de Stockel, qui représentent à peu près la moitié de la commune ne fréquentent pas d’école ou fréquentent une école privée.
En août 1865, le Conseil communal adopte donc la deuxième école privée, celle du sieur Bosmans de Stockel, pour y donner l’instruction aux enfants du hameau, Elle recevra dorénavant des subsides et sera priée d’accueillir les enfants désignés par la commune. Elle est en outre désignée pour l’envoi de 37 garçons et 34 filles (Conseil communal du 21 août 1865).
Et la commune n’en reste pas là car elle approuve en janvier 1870, l’adjudication pour la construction d’une école à Stockel, dont les travaux sont achevés avant la fin de l’année. L’école ouvre ses portes en février 1871, sous la direction de l’instituteur Jean Jacques Nelis, dont la nomination est approuvée au Conseil communal du 20 février. Il était auparavant sous instituteur à l’école communale de Woluwe-Saint-Lambert.
Face à une croissance démographique de la population, la population scolaire augmente progressivement et ce malgré l’exode de nombreux enfants vers d’autres écoles de l’agglomération. Le 30 octobre 1909, le Conseil communal adopte l’Ecole des sœurs de Stockel qui à cette époque donne l’instruction à 131 filles en section primaire et 89 en section gardienne.
Le développement constant de notre commune décide le Conseil communal à faire construire une nouvelle école au Centre ; c’est l’architecte Foucart qui remporte le marché. Ses plans sont approuvés le 14 novembre 1910. Ces nouveaux locaux scolaires sont inaugurés le 1er septembre 1913, après l’ouverture de l’avenue Charles Thielemans.
[École du Centre (avenue Charles Thielemans), 1928, Archives communales de Woluwe-Saint-Pierre]
Il est décidé que dès la rentrée des classes, une école des filles sera créée dans l’aile gauche du bâtiment comportant quatre classes, tandis que les quatre classes formant l’aile droite seront réservées à l’école des garçons. En 1923, quatre locaux supplémentaires sont construits.
Fin 1927, les plans de construction de la nouvelle école de garçons de Stockel, dressés par l’architecte A. Dumont, sont approuvés. D’autre part, les plans d’agrandissement de l’école du Centre sont soumis à l’approbation de l’autorité supérieure. Ce dernier groupe scolaire dispose en 1928 de vingt classes, tandis que Stockel en a huit en 1929.
[École de Stockel (section des garçons, rue Vandermaelen), Archives communales de Woluwe-Saint-Pierre]
[Article de journal: Adjudication d’agrandissement des écoles communales, 1929, Archives communales de Woluwe-Saint-Pierre]
Bientôt la nécessité de créer un nouveau complexe scolaire à Joli-Bois devient impérieuse ; les crédits indispensables sont sollicités et, au cours de l’année 1937, s’élève en bordure du plateau une vaste et claire bâtisse comportant deux ailes, l’une destinée à l’école gardienne et à l’école des filles, l’autre à l’école des garçons. Ces locaux sont inaugurés le 1er janvier 1939.
[École de Joli-Bois (Val des Epinettes), 1950, Archives communales de Woluwe-Saint-Pierre]
Après la guerre, l’arrivée de jeunes ménages mène à un accroissement spectaculaire de la population dans la commune. Le nombre d’enfant dans les écoles communales augmente de 770 en 1947 à 1.840 en 1969.
Cet extraordinaire développement est visible aussi dans le quartier de Joli-Bois à partir de 1947, lorsque se voient confier à M. Knippenberg, architecte communal, les plans d’agrandissement des locaux existants. La deuxième aile est terminée en 1951 et la troisième aile en 1960. La quatrième aile sera inaugurée en juin 1973.
[École de Joli-Bois (Val des Epinettes),1968, Archives communales de Woluwe-Saint-Pierre]
Quant à l’école communale du Chant d’oiseau, la première aile (quatre classes), dont les plans sont tracés par l’architecte M.Thoelen, est inaugurée le 2 mai 1960. Elle est construite avec les subsides de l’Etat. Les mêmes subsides sont octroyés pour la construction de la deuxième aile (quatre classes également) dont les plans sont approuvés le 9 mai 1962 par le Conseil communal et dont les travaux se terminent en 1966. La troisième aile qui comprend une salle des fêtes et une salle de gymnastique est finalement achevée en 1970.
[École du Chant d’Oiseau (avenue des Eperviers), années 60, Archives communales de Woluwe-Saint-Pierre]
Sources
- Pierre FALKENBACK (secrétaire communal honoraire), Historique de Woluwe-Saint-Pierre, éd Commune de WSP, 1978
- Sous la dir. de G. LACROIX, Woluwe-Saint-Pierre, Histoire et terroir, Bruxelles (Aparté), 2012.
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