Théâtres, cinémas et salles de spectacles

Cinéma-Royal, le plan retrouvé

L’architecte Charles Dewys aurait-il pu imaginer que son cinéma de style « Beaux-Arts », incorporé à de vastes immeubles de rapport, se verrait supplanter dans les années 20 par l’actuelle « Résidence Barrière » située au n°204 de la chaussée de Waterloo ? Des plans aujourd’hui conservés par l’Administration communale de Saint-Gilles témoignent encore de la splendeur de cet édifice jamais érigé. Et pourtant, en 1919, cet architecte avait mené à terme le projet du cinéma Bristol au n°71 de la même chaussée.

L’histoire du Cinéma-Royal commence par la mise en vente d’un terrain communal, résidu de la démolition de la cité Moermans, à l’angle de la chaussée de Waterloo et de la rue de l’Hôtel des Monnaies. Désireuse, dans un premier temps, d’y construire un athénée pour garçons, l’Administration communale de Saint-Gilles se ravise pour privilégier le développement de la vie de quartier. Parmi les trois potentiels acquéreurs, la Société anonyme des Cinémas à qui l’on doit déjà la High Life (35, avenue Louise) et le Tivoli (9, chaussée de Waterloo) se distinguent par un projet architectural ambitieux, celui de vastes immeubles de rapport constitués de 24 appartements, trois grands rez-de-chaussée et une prestigieuse salle de cinéma d’une capacité de 1 600 places.

 

Mais à l’époque, suite à la hausse spectaculaire des coûts de construction et à l’amenuisement du nombre de cinémas de faubourg, la Société anonyme des Cinémas ne peut faire face à ses engagements financiers et doit se résoudre à revendre son terrain à Mademoiselle Berthe Brison. Celle-ci présentera alors les plans d’une double maison à six appartements qui seront adoptés au Conseil communal le 7 juillet 1924.

Au cours de la même année, la Société belge Immobilière, groupe spécialisé dans la construction d’immeubles susceptibles d’être vendus par appartements, obtient de Mademoiselle Brison la concession du droit de bâtir. S’en suit un troisième et ultime projet axé sur le réaménagement de l’intérieur des bâtiments et de la façade.

 

Cinq années auront été nécessaires pour redonner vie à cet angle mort de la Barrière de Saint-Gilles. Près d’un siècle plus tard, ressurgit au détour des archives, ce qu’il reste de ce projet un peu fou imaginé par Dewys, une belle histoire de cinéma.

Source

Plans, inventaire 8, partie 2, relatif à l’Aménagement du territoire, Barrière de Saint-Gilles, à l’angle de la chaussée de Waterloo/rue de l’Hôtel des Monnaies.

 

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