Bourgmestres

Fernand Blum, un politique humaniste et progressiste

Fernand Blum est né à Bruxelles le 9 novembre 1885. Il suit le cursus de Sciences politiques et administratives à l’Université Libre de Bruxelles et il s’implique très tôt dans la vie politique libérale bruxelloise. Il s’inscrit d’abord en 1903 à la Jeune Garde Progressiste de l’Arrondissement de Bruxelles, puis, un an plus tard, à la Jeune Garde libérale de Schaerbeek. En 1905, il fonde la Fédération des Jeunes Gardes Libérales de l’Arrondissement de Bruxelles.

À Schaerbeek, il dirige notamment la section dramatique de la Jeune Garde, et il collabore au journal local Le Progrès. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il est alors Secrétaire général de la Fédération Nationale des Jeunes Gardes libérales. Il est fait prisonnier politique par les Allemands et sera retenu en captivité, soumis aux travaux forcés, pendant plus de deux ans.

Après la guerre, il reprend ses activités politiques et mène pour la section libérale schaerbeekoise la campagne électorale de 1921. Il est élu conseiller communal et désigné comme échevin de l’Etat-civil et du Contentieux. En 1923, il est nommé à l’échevinat de l’Instruction publique et des Beaux-arts, qu’il va gérer jusqu’en 1938.

[Fernand Blum à la fête des écoles sur la plaine des jeux et des sports, photographie, années 1930, Fonds iconographique, Archives communales de Schaerbeek]

[Fernand Blum décoré comme chevalier de l’ordre de Léopold par le bourgmestre Meiser, 1936, photographie, Fonds iconographique, Archives communales de Schaerbeek]

En 1939, il succède au général Jean-Baptiste Meiser au poste de Bourgmestre et est également élu membre de la Chambre des représentants. Au début de la Deuxième guerre mondiale, il démissionne de ses fonctions de bourgmestre, craignant d’être à nouveau fait prisonnier par l’Occupant. Il se fait alors le plus discret possible. Cette démission a été mal comprise par la population schaerbeekoise qui l’a un peu ressenti comme une trahison, mais qui, rétrospectivement, pouvait se concevoir quand on savait ce qu’il avait vécu durant la première guerre.

[Fernand Blum rendant hommage à l’ancien bourgmestre Meiser (à gauche), photographie, v. 1939, photographie, Fonds iconographique, Archives communales de Schaerbeek]

[Fernand Blum en tenue de Bourgmestre, photographie, 1940, Fonds iconographique, Archives communales de Schaerbeek]

 

Fernand Blum ne réintègre le Conseil communal de Schaerbeek qu’en tant qu’échevin de l’Instruction publique en octobre 1944. Il est réélu et réinstallé comme Bourgmestre en 1947, et deux ans plus tard il rejoint la Chambre des représentants, deux fonctions qu’il assume avec brio et assiduité.  Il sera notamment le co-auteur des lois sur l’emploi des langues en matière administrative, sur le libre choix entre le cours de religion et le cours de morale, et sur le calcul des années de captivité des prisonniers de guerre.

[Réception à l’Hôtel communal à l’occasion de de la nomination de Fernand Blum comme bourgmestre, photographie, mars 1947, Fonds iconographique, Archives communales de Schaerbeek]

[Buste de Fernand Blum, Eugène Canneel, marbre, 1952, Collection artistique de Schaerbeek (inv. 387)]

 

En 1951, une cérémonie est organisée pour le 30e anniversaire des mandats communaux de Fernand Blum et d’Albert Le Roux (échevin). Durant cette cérémonie, il est annoncé au bourgmestre que l’athénée communal situé avenue Renan sera désormais désigné comme « Athénée Fernand Blum », en hommage au travail qu’il a réalisé durant ses 20 années au service de l’enseignement communal. Dans son discours, Albert De Baerdemacker, au nom du groupe libéral, dit ceci à propos de Blum :

« Dans ce centre politique de la Cité, vous gouvernez avec une sagesse volontiers ironique, parfois grave et forte. Philosophe, votre action peut se résumer dans ce mot d’humanité. Tout ce qui est morale, morale sociale vous intéresse intensément. Votre dévouement aux nobles causes nous est connu. Pour vous, il n’y a d’important que la lutte en faveur de cette humanité que Voltaire appelait le premier caractère d’un être pensant ».

[Fascicule pour le XXXe anniversaire des mandats communaux du bourgmestre Fernand Blum et de l’échevin Albert Le Roux, 1951, fonds Secrétariat, Archives communales de Schaerbeek]

[Visite de la reine Elisabeth à la Maison des arts, photographie, v. 1953]

 

En 1958, il renonce à se présenter aux élections législatives mais est confirmé à son poste de mayeur qu’il occupera jusqu’à son décès le 13 avril 1963. Des funérailles en grandes pompes sont alors organisées. Partant de l’hôtel communal, le cortège se dirige vers le cimetière communal encore situé à Terdelt. Sur le parcours, le cortège fait une halte devant le domicile de Fernand Blum, avenue Renan n°52, non loin de l’athénée qui porte son nom. Un film a immortalisé ces instants solennels.

[Fascicule spécial du bulletin communal pour les funérailles du Bourgmestre Fernand Blum, 19 avril 1963, Fonds Secrétariat, Archives communales de Schaerbeek]

[Le cercueil de Fernand Blum quittant l’hôtel communal, photographie, 19 avril 1963, Fonds iconographique, Archives communales de Schaerbeek]
[Funérailles de Fernand Blum , film, 1963, Archives communales de Schaerbeek]

[Portrait de Fernand Blum, peintre : Martin Bolle, huile sur toile, 1964, Collection artistique de Schaerbeek (inv. 479)]

 

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