Lieux de culte et cimetières

Une chapelle et une église pour Notre-Dame

L’église Notre-Dame de la Chapelle, située entre le quartier des Marolles et celui du Sablon, au bout de la rue Haute, est l’une des églises les plus anciennes de Bruxelles encore debout de nos jours.

[Clocher de l’église Notre-Dame de la Chapelle à Bruxelles, reproduction colorée d’une aquarelle par Jean Baes, 1881, Collection iconographique (D-737), Archives de la Ville de Bruxelles]

 

Le nom particulier de cette église fait référence à ses origines : une chapelle du 12e siècle déjà consacrée au culte de la Vierge. Ce premier édifice religieux, d’architecture romane, est construit en 1134 sur un alleu du duc Godefroid Ier. La chapelle est offerte aux moines de l’abbaye du Saint-Sépulcre de Cambrai. Son emplacement, en dehors de la première enceinte, souligne la croissance extra muros de la ville et répond au besoin d’offrir un lieu de culte à ce quartier d’artisans en devenir. En 1210, la chapelle devient une église paroissiale. Cette nouvelle paroisse est la deuxième de Bruxelles après celle des Saints Michel et Gudule. Tributaire des époques, l’église fut réformée en 1579, mais retourne au culte catholique en 1585. Elle est fermée entre 1797 et 1803, sous l’occupation française.

[Vue de l’église et de ses abords, lithographie, 1886, Collection iconographique (F-3300), Archives de la Ville de Bruxelles]

 

La construction de l’église débute en 1210 par la nef. Elle se poursuit par l’édification du transept, ainsi que des différentes chapelles, et se termine en 1275 par le chœur. Une tour surmontait la croisée du transept et de la nef. Cependant, le bâtiment va souffrir des vicissitudes des époques. Un incendie en 1405 touche le quartier. Une grande partie de l’église est détruite. Sa nef est entièrement reconstruite en style gothique brabançon au milieu du 15e siècle. Une tour d’entrée fut édifiée, mais elle sera touchée par le bombardement de 1695. Sa flèche est remplacée par un campanile baroque en 1699 de l’architecte Antoine Pastorana. Après la période française, l’église est en mauvaise état, en partie à cause de pillages et de vandalisme. Sa restauration est confiée à l’architecte de la Ville, Victor Jamaer. Aujourd’hui, il ne reste rien de la chapelle d’origine. Le bâtiment est classé depuis le 5 mars 1936. Il représente une œuvre marquante pour l’étude de la transition du style roman vers le gothique.

[Vue intérieure de la nef et du chœur, photo, [s.d.], Collection iconographique (J-496), Archives de la Ville de Bruxelles]

[Coupe longitudinale du chœur effectuée dans le cadre des travaux de restauration de Victor Jamaer, coupe, 1867-1869, Collection iconographique (Album IX-20), Archives de la Ville de Bruxelles]

 

Idéalement située sur les hauteurs de l’ancienne ville, la tour de l’église servira de poste d’observation aux veilleurs chargés d’alerter en cas d’incendie.

L’église était à l’origine entourée de son cimetière. Suite au décret impérial du 26 juin 1784 de Joseph II, les cimetières urbains sont supprimés et de nouvelles nécropoles sont aménagées en dehors des enceintes. Les paroissiens de Notre-Dame de la Chapelle seront par après inhumés au lieu-dit den Schilt à Saint-Gilles, qui se trouve au-delà de l’ancien fort de Monterey. L’ancien cimetière a été désaffecté et aménagé en place publique en 1822.

[Vue extérieure de l’église et du grillage qui entoure son cimetière au 18e siècle, reproduction photographique d’un dessin ornant les « Annales B. Maria de Capella par d’Aubremé  » (1787) (registre n°38 des archives de l’église de la Chapelle), [s.d.], Collection iconographique (F-3173), Archives de la Ville de Bruxelles]

[Projet d’aménagement des abords de l’église et de son cimetière, plan, [1820-1821], Travaux publics et urbanisme (PP 60), Archives de la Ville de Bruxelles]

 

L’église accueille les sépultures de plusieurs figures illustres de l’Histoire, dont celle de François Anneessens et de Pieter Bruegel dit l’Ancien. On retrouve également la mention du mariage de ce dernier avec Maria Coecke en 1563 dans les registres paroissiaux.

 

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