Commune de Saint-Josse-ten-Noode

Histoire

Sur l’histoire de Saint-Josse, peu de choses sont connues. Situé juste au-delà de la Porte de Louvain à Bruxelles, le village était le carrefour d’importantes routes commerciales entre Bruxelles et Louvain et Bruxelles et Cologne. Il va de soi que l’histoire et le développement de l’ancienne Ten Noode sont étroitement liés avec cette situation. Au Moyen-Âge et aux Temps modernes, Saint-Josse était une partie de la paroisse de Sainte-Gudule. Comme le village se trouvait en dehors de l’enceinte de Bruxelles, cette situation a fini par poser des problèmes. En effet, les murailles de la ville formaient littéralement une barrière au beau milieu de la paroisse. C’est pourquoi, au XIVe siècle,  une chapelle en l’honneur de Saint-Josse a été érigée à Ten Noode ce qui explique le nom actuel de la commune. Saint-Josse n’en est pas devenue pour autant indépendante de la paroisse de Sainte-Gudule. La relation religieuse avec Bruxelles a subsisté jusqu’en 1803.

Pendant l’Ancien Régime les principales activités économiques du village étaient l’agriculture et la viticulture. Cette partie importante de l’économie pré-moderne est attestée entre autres par le blason de Saint-Josse, où l’on voit notamment un pampre (tige de vigne). À partir du XVe siècle, le village a continué à se développer, notamment avec la construction de manoirs et de riches résidences dans la région. Philippe le Bon, par exemple, y a fait construire vers 1464-1465 un château pour les ducs de Brabant, qui a laissé également des traces dans le blason de Saint-Josse.

Saint-Josse est devenue une commune indépendante en 1795. Au cours de la première moitié du XIXe siècle, le village a connu une urbanisation rapide, entre autres suite à la démolition des anciennes murailles de Bruxelles. Les rues ont ensuite été aménagées selon un plan en damier et le style néoclassique y a connu un important essor. La population s’est accrue de façon rapide et spectaculaire. À un rythme effréné, Saint-Josse est devenue une des commune avec une des densités de population les plus élevées en Belgique. À partir de 1831 et jusqu’au début du XXe siècle, la population du petit village campagnard de jadis a décuplé, passant de 3000 à 30.000 habitants. Suite à l’urbanisation et à l’accroissement de la population, l’économie de la commune s’est orientée vers l’industrie (textile, outils) au lieu de l’agriculture.

Collections

Les séries de documents les plus anciennes dans les archives de Saint-Josse datent de la période 1730-1800 et continuent jusqu’à nos jours. Les grandes séries les plus importantes contiennent, entre autres, des archives sur la population, des archives relatives aux travaux publics, aux finances, à l’urbanisation, etc. Le volume total des archives de Saint-Josse est estimé à quelque trois kilomètres linéaires. Bien qu’il s’agisse d’un volume considérable, la plupart des archives ne sont pas accessibles au public, ni inventoriées. Pour un usage interne, des listes de séries sont cependant disponibles.

Gestion, conservation et numérisation des archives

Les archives de Saint-Josse sont conservées en quatre endroits différents : dans les caves de la maison communale (Dépôt Limite), au magasin du parking communal (Dépôt Madou), dans les caves de l’école Henri Frick (Dépôt Frick) et dans les caves  de la maison communale élargie (Dépôt Police). Deux de ces quatre endroits (les caves de la maison communale) disposent de rayonnages mobiles pour la conservation des archives. Il n’y a que des archives sur support papier ; du matériel audiovisuel n’y est pas conservé.

Depuis 2015, le service d’archives de la commune met les documents dans des boîtes en carton qui ne sont cependant pas non acides. Le service d’archives de Saint-Josse a un collaborateur fixe, historien de formation.

Documentation et autres dépôts d’archives

Les archives de la Justice de Paix de Saint-Josse sont conservées aux Archives de l’État à Bruxelles, de même que les archives du tribunal de première instance de Bruxelles.

Les archives de l’église de Saint-Josse sont également conservées aux Archives de l’État à Bruxelles (essentiellement des archives du XIXe siècle).

Bibliographie sélective

  • ABEELS, G. e.a., La Région de Bruxelles. Des villages d’autrefois à la ville d’aujourd’hui, 1989.
  • DEKNOP, A., Van ’t stadt en schoone buytens: Een kijk op Brussel en omgeving in de 18de eeuw (Fontes Bruxellae, 4), Bruxelles, 2007.
  • JACQUIER, Y. en GUISLAIN, A., Saint-Josse-ten-Noode au XIXe  siècle, s.l., 1960.
  • MUSICK, A. et DESPY, G., ‘Sint-Joost-ten-Node’, dans: Gemeenten van België. Geschiedkundig en administratief-geografisch woordenboek, tome 2,  1369-1371.
  • Saint-Josse hier, aujourd’hui et demain. Consultable en ligne
  • Sint-Joost-ten-Node à la carte. Consultable en ligne

 

Diederik Declercq (Archives de l’État) © Tous droits réservés