Aux portes de Paris, dans le département des Hauts-de-Seine se trouve Meudon[1]. Elle est entourée par les villes de Clamart, Velizy, Chaville, Issy-les-Moulineaux et Sèvres.
Les premiers vestiges du village remontent au VIe siècle. Les abbés de Saint-Vincent[2] possèdent alors une partie du territoire. Au XIIe siècle le seigneur Erckembold donne son blason à la ville : gironné d’or et de gueule de douze pièces, brisé d’un lambel d’argent.

[Blason de la ville de Meudon |Wikipedia]
En 1415, Isbarre, un bourgeois de Paris, fait l’acquisition du fief et du Chastel. Ils sont rachetés pas Guillaume Sanguin. Son descendant, Antoine, devenu Cardinal de Meudon fait démolir la demeure pour y faire construire, en 1520, le premier château de Meudon. Sa nièce, la duchesse d’Estampes acquière le bâtiment en 1527. Elle l’embellit et le roi François Ier s’y rendra même à plusieurs reprises. La bâtisse est ensuite vendue au Cardinal de Lorraine, un Guise, qui y fera notamment construire des orangeries, encore observables de nos jours. Les Guises conserveront le Domaine de Meudon pendant près de 100 ans.
[Les orangeries de Meudon | Wikipedia]
En 1654, Abel Servien, qui partage avec Fouquet la surintendance des finances, achète le domaine et l’agrandit. Il y fait construire la grande Terrasse, telle qu’elle est de nos jours. En 1695, Louis XIV achète Meudon pour son fils aîné, le Grand Dauphin, qui y bâtit un second château à partir de 1706. Le premier château est la proie des flammes en 1795. Au début du XIXe siècle, Napoléon vient à Meudon et fait détruire les ruines du vieux château. Le marbre rose qui s’y trouvait est utilisé pour bâtir l’Arc du Carrousel à Paris. Sous Charles X, Meudon se transforme : les grandes propriétés sont abandonnées et les bourgeois venus de Paris s’y installent. Le Château-neuf, quant à lui, sera transformé en observatoire en 1877.
[Le château-neuf transformé en observatoire | Wikipedia]
Bordée au nord par la Seine, la commune s’étend sur 900 hectares dont plus de la moitié sont recouverts d’une superbe forêt. Cette forêt est essentiellement une création de l’homme et remonte aux XVIIe et XVIIIe siècles. L’aménagement de nombreux étangs date de cette période. Ancien terrain de chasses royales, il faudra attendre le XIXe siècle pour que l’on prenne conscience du caractère patrimonial de ce poumon forestier. Avec la vague romantique, la forêt domaniale de Meudon devient la forêt la plus proche de Paris et la plus visitée. Aujourd’hui, elle est définitivement consacrée lieu de loisirs et de flânerie et, à ce titre, protégée depuis 1965 par l’Office National des Forêts.
[Forêt de Meudon | Wikipedia]
Comme on peut le constater, Meudon possède un splendide patrimoine architectural et de nombreuses figures historiques y ont laissé leurs traces. Les infrastructures sportives sont nombreuses et la forêt est un véritable paradis pour les promeneurs, cavaliers et cyclistes. Comme à Woluwe-Saint-Lambert, un riche réseau d’associations recouvre tous les domaines de l’activité bénévole. La médiathèque, le musée d’Art et d’Histoire, le conservatoire Marcel Dupré, le centre d’art et de culture l’espace culturel Robert Doisneau, offrent un large choix de spectacles, d’animations et d’expositions.
Meudon se caractérise aussi et surtout par la présence du musée Rodin qui trône sur les hauteurs de la ville. Il comprend deux bâtiments : la villa des Brillants, qui fut la dernière demeure de Rodin, et le musée en contrebas. Du vivant du sculpteur, la propriété est un cadre propice au développement de son œuvre. En 1900, une cinquantaine de personnes, parmi lesquels de nombreux praticiens, ouvriers et mouleurs, travaillaient autour de lui. Si Rodin se rendait chaque jour dans ses ateliers parisiens, au dépôt de marbre notamment, c’est à Meudon qu’était élaborée la part la plus intime de son œuvre. La rénovation, menée à partir de photographies d’époque, a permis de reconstituer le cadre de vie et de travail de l’artiste. Dans le jardin, la célèbre statue du Penseur domine la tombe où reposent Rodin et son épouse. Le musée présente de nombreux plâtres, dont ceux des œuvres monumentales dans leurs états successifs. : de la Porte de l’Enfer au groupe des Bourgeois de Calais, en passant par de nombreuses études et figures pour le Balzac ou les monuments à Victor Hugo, à Puvis de Chavanne et à Whistler. Avant le bronze et le marbre, ces esquisses, études ou variantes révèlent le premier stade du processus créatif de Rodin.
[Musée Rodin | Wikipedia]
C’est le 21 avril 1958 que le conseil communal de Woluwe-Saint-Lambert approuve le jumelage avec la ville française de Meudon, présentant les mêmes caractéristiques géographiques et démographiques que notre commune. À la périphérie de Paris, Meudon comptait alors 27.000 habitants et rencontrait des problèmes similaires à ceux de Woluwe-Saint-Lambert : accroissement rapide et continu de la population, construction de quartiers neufs et de nouvelles écoles. Le 15 juin, Meudon organise une cérémonie de jumelage au cours de laquelle est signé le serment de jumelage.
[Serment de jumelage, 1958 | Site internet de la ville de Meudon]
À l’automne 1958, c’est Woluwe-Saint-Lambert qui organise des manifestations pour célébrer ce jumelage. Le 1er septembre, le Conseil communal avait décidé de dénommer square de Meudon la place située en face de l’ancien cimetière d’Etterbeek (devenu aujourd’hui le parc Georges Henri). Ce que l’on nommait alors « square des Vaillants » n’avait en fait jamais reçu de dénomination officielle, et le monument aux mort qui s’y trouvait avait été déplacé au square Joséphine-Charlotte.
[Le parc Georges Henri aujourd’hui | Wikipédia]
[Serment de jumelage, 1958 |Coll. Musée de Woluwe]
En juin 1965, une rue de Woluwe est inaugurée à Meudon. Le serment est renouvelé en 1978, 1998, 2008, 2018 et 2023. En octobre 1988, à l’occasion des rencontres entre anciens combattants des deux communes, une stèle a été inaugurée au square de Meudon, à la mémoire du maire René Leduc[3], ancien déporté, qui fut le premier signataire de la charte.
[René Leduc, in Wolu Info, avril 2018, p. 31]
En 2008, pour marquer le 50ème anniversaire, une œuvre de Paul Gonze, Rêves de reliance, sur laquelle ont été gravés huit noms de lieux de Meudon, a été encastrée dans le pavement du square de Meudon. L’emplacement de l’œuvre n’a pas été choisi au hasard : lors du 50ème anniversaire du jumelage, 3 lignes de peinture on tramé l’espace de notre commune pour se croiser à l’entrée du square de Meudon : une rouge, située à 2°12’09’’ à l’Est du cœur de Meudon, matérialise la méridienne Nord-Sud ; une bleue, située à 2°02’08’’ au Nord du cœur du cœur de Meudon, correspond au parallèle Est-Ouest ; une jaune pointe dans la direction du cœur de Meudon. L’Etoile se trouve à l’intersection de ces 3 lignes.
La même Etoile, avec cette fois-ci des lieux phare de notre commune fut ensuite installée devant le centre culturel de Meudon.
[ Rêve de Reliance | © urban.brussels]
[La version meudonnaise de Rêve de reliance | Ville de Meudon]
Le renouvellement du serment s’est effectué le 8 décembre 2023. Il se caractérise par la mise en place de projets concrets :
- Mise à disposition du studio d’enregistrement de Meudon pour les jeunes musiciens de Woluwe-Saint-Lambert.
- Echanges entre les membres l’Académie de musique de Woluwe-Saint-Lambert et ceux du Conservatoire de Meudon.
- Discussions entre les jeunes de deux entités au sujet des bonnes pratiques civiques.
- Collaborations dans le cadre du festival « Meudon en rire » : représentations organisées à Woluwe-Saint-Lambert et prestations artistiques de woluwéens à Meudon.
- Echanges réguliers entre les clubs sportifs des deux entités.
Notes
[1] Meudon signifie, d’après son origine celtique longtemps contestée « Mello dunum » qui veut dire colline de sable jaune
[2] Devenus, plus tard, Abbés de Saint-Germain-des-prés
[3] Il entre dans la Résistance sous le pseudonyme de HENRI. Arrêté en février 1943 par la gestapo, il est déporté en Allemagne et ne sera libéré qu’en 1945. En 1947, il se présente à la demande de Jacques Chaband-Delmas à la mairie de Meudon et est élu maire. Il le restera jusqu’en 1971. Durant son mandat, il a créé la ville nouvelle de Meudon La Forêt, doublant ainsi la population (46342 habitants en 2021 selon Insee). Il a été l’un des premiers maires de France à jumeler sa ville avec une ville allemande, Celle.
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