Le 14 septembre 1935. Antoine Bréart décède à l’âge de 84 ans des suites d’une congestion pulmonaire en l’espace de quelques jours. Les citoyens saint-gillois pleurent leur bourgmestre bien aimé. Le drapeau est mis en berne à tous les bâtiments communaux. Sur le parcours à emprunter par le cortège funèbre, jusqu’à la limite du territoire de la commune, les lanternes de l’éclairage public sont voilées de crêpe. De nombreuses délégations et une foule d’amis vont l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Derrière le corbillard, le deuil est conduit par son fils, Emile Bréart et son gendre, H. Henoumont, suivis des échevins et membres du Conseil communal de Saint-Gilles. Derrière, la foule immense des parents et des délégués…
[Funérailles d’Antoine Bréart, 18 septembre 1935. Inventaire 12, Archives communales de Saint-Gilles.]
[Affiche annonçant le décès d’Antoine Bréart, 1935. Inventaire 3 supplément 1, Archives communales de Saint-Gilles.]
Rappelons que cette personnalité, à la longue et productive carrière, géra son parcours politique de main de maître et que, malgré sa fulgurante ascension, demeura simple, affable, cordiale et joviale, qualités qui lui permirent de conquérir ses concitoyens.
Antoine Bréart naît à Loupoigne dans la province du Brabant en 1851. A vingt ans, il ouvre un commerce de tissus à Genappe et s’intéresse dès lors au libéralisme politique. A presque 30 ans il se présente aux élections communales de Genappe de 1878 où il est élu conseiller communal, poste qu’il occupera jusqu’en 1890. Ses affaires l’amènent à Saint-Gilles à la même période durant laquelle il achète une maison au n°54 de la rue de Mérode. La popularité dont il jouit auprès de ses électeurs, sa réputation dans les milieux libéraux et la vive sympathie qu’il suscite auprès de ses nombreux amis saint-gillois le font entrer au Conseil communal de Saint-Gilles le 1er janvier 1891. A peine investi de ses fonctions, il s’engage à faire instaurer le suffrage universel.
Son succès lié à sa persévérance va s’étendre au canton d’Ixelles où il est élu Conseiller provincial en 1895. A partir de 1898, il représente les intérêts saint-gillois au sein de cette assemblée délibérante mais déjà, vers 1896, la confiance de ses collègues avait permis de l’affecter au poste de Secrétaire du Conseil provincial.
Lorsqu’il est appelé le 11 janvier 1900 à l’échevinat des Finances, il donne déjà sa pleine mesure et met au service de ses concitoyens son expérience personnelle et sa connaissance approfondie des affaires. La caisse communale est judicieusement administrée et reste dans une situation relativement florissante.
[Portrait d’Antoine Bréart, s.d.. Inventaire 12, Archives communales de Saint-Gilles.]
Au mois d’octobre 1909, le bourgmestre Maurice Van Meenen décède. Antoine Bréart reprend le flambeau et accepte le poste de premier magistrat d’une grande commune. Trois points essentiels pour l’avenir de la commune vont retenir son attention : sa collaboration pour la gestion financière, l’amélioration de l’enseignement communal, l’embellissement de Saint-Gilles et la création de nouveaux quartiers. Cependant Antoine Bréart va connaître l’angoissante période de la guerre et les années difficiles de l’après-guerre. La population saint-gilloise est en proie à la misère et à la peur. Toute initiative généreuse pour alléger le fardeau des souffrances générales est d’avance suspecte et jamais la tâche de l’autorité communale n’aura été plus délicate, plus ardue.
[Visite à l’hôtel de ville de Saint-Gilles de Brand Whitlock, ministre plénipotentiaire des Etats-Unis le 23 mai 1916. Inventaire 12, Archives communales de Saint-Gilles.]
[50e anniversaire du « Cercle Royal Offenbach », le 10 octobre 1920. Don à la commune de Saint-Gilles de M. Patrick Debouverie, échevin honoraire.]
Le 25 juillet 1920, un jubilé administratif à l’occasion du 25e anniversaire de son entrée au Conseil est organisé. Il y reçoit son buste en marbre, la médaille communale en trois exemplaires (or, bronze, argent) et obtient de son vivant, le remplacement de la dénomination de la rue du Tyrol par la rue Antoine Bréart.
Au terme de cinquante années consacrées sans relâche à la vie publique, Antoine Bréart démissionne. Son intelligence, son esprit d’initiative et son dévouement perpétuel aux intérêts de ses concitoyens resteront gravés à jamais dans l’histoire de la commune de Saint-Gilles.
[Buste d’Antoine Bréart, galerie des bourgmestres – 1er étage de l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles.]
[Plaque de rue, rue Antoine Bréart 42.]
Références:
- Jubilé administratif de M. Antoine Bréart, bourgmestre – 1894-1916, séance solennelle du Conseil communal du 25 juillet 1920
- Article du journal La Nation Belge du 19/09/1935
- Article du journal Le Peuple du 17/09/1935
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