Bourgmestres

François Persoons, bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre

François Persoons naît à Profondeville le 28 mai 1925. Après avoir suivi des humanités gréco-latines chez les Jésuites à Mons et Charleroi, il obtient un doctorat en droit et une licence en sciences économiques à l’UCL.

A 24 ans, il se marie avec Janine Delhaise, professeur de Latin-Grec à l’Athénée de Woluwe-Saint-Pierre avec qui il a cinq enfants : Philippe (1950), Françoise (1952), Dominique (1953), Isabelle (1959) et Caroline (1965).

Avocat inscrit au barreau de Charleroi en 1949, François Persoons accomplit une brillante carrière d’économiste à la Banque Nationale (1950-52) puis à la Banque de Bruxelles où il fait partie de la direction des crédits d’investissements industriels de 1952 à 1968[1].

Son entrée en politique date de 1953, il est alors détaché au cabinet de Jean Duvieusart, ministre P.S.C. (Parti Social-Chrétien) des Affaires économiques, jusqu’en 1954. Il travaille ensuite pour le cabinet du Premier ministre Gaston Eyskens de 1958 à 1959. Président de l’Association des Amis et Anciens Étudiants de l’Université Catholique de Louvain de 1967 à 1973[2], il s’engage dans la politique active, en 1968, en réaction contre les agressions commises sur l’Université de Louvain dans le cadre de « l’Affaire de Louvain »[3]. Il est alors élu député P.S.C. francophone le 31 mars 1968 et sera réélu en novembre 1971, mars 1974 et décembre 1978.

Après avoir rejoint le F.D.F. en février 1971, il devient Secrétaire d’Etat à la Culture entre 1977 et 1978 sous le gouvernement Tindemans, et Secrétaire d’Etat à la Culture française sous le gouvernement Martens de 1979 à 1980.

[François Persoons devant la maison communale ]

[François Persoons dans son cabinet de Secrétaire d’Etat à Bruxelles, photographie, 1979, collection de la famille Persoons ]

 

Sa carrière de Bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre débute le 21 janvier 1971. Il gardera cette fonction jusqu’au 8 mai 1981, date à laquelle il décède. Ces 10 ans de mayorat sont riches en projets et en réalisations, tant au niveau de la culture, que du sport et de l’enseignement :

  • l’achèvement de la 2e aile de l’hôtel communal et de la Maison de la Culture, inaugurée en 1975,
  • le complexe de logements des Venelles de 1975 à 1977,
  • le Centre Communautaire du Chant d’Oiseau, inauguré en octobre 1976,
  • le Centre Communautaire Crousse, inauguré en septembre 1976,
  • le Centre Communautaire de Joli-Bois, ouvert en janvier 1978,
  • le Centre sportif, avenue Salomé, inauguré en juin 1975 avec sa piscine olympique, sa salle omnisports, ses terrains d’athlétisme, de football, de tennis, de hockey, ainsi que sa nouvelle aile consacrée aux tennis et squash ouverts,
  • la création de l’Institut technique secondaire supérieur d’éducation physique (ITSSEP) en 1971
  • la création de l’école d’enseignement individualisé en 1974, installée dans de nouveaux locaux rue au Bois,
  • les crèches et prégardiennes du Chant d’Oiseau (1976), de Joli-Bois (1977), de Stockel (1977) et de l’avenue Orban (1975),
  • l’installation de plus de 20 plaines de jeux pour enfants,
  • l’achat des domaines d’Olenne et de Malavisée (cures d’air pour enfants dans le sud de la province de Namur),
  • la Cité de l’Amitié, cité de logements sociaux visant à accueillir les personnes à mobilité réduite, inaugurée en 1978[4],
  • l’installation de la Comédie Claude Volter à Woluwe-Saint-Pierre en 1971.

[Construction de la taverne du Centre Sportif de Woluwe-Saint-Pierre (Sportcity), photographie, 1971, Archives communales de Woluwe-Saint-Pierre]

[Inauguration de la Comédie Claude Volter à Woluwe-Saint-Pierre- Claude Volter remercie le bourgmestre François Persoons et les autorités communales de l’accueil qui lui a été réservé, 1971, Archives communales de Woluwe-Saint-Pierre]

 

François Persoons est perçu par ses collaborateurs comme un bourgmestre audacieux et peu conformiste. L’une des phrases qu’il aime citer est : «Gouverner c’est prévoir, c’est créer un monde meilleur pour les générations futures »[5]. Ce visionnaire fera évoluer Woluwe-Saint-Pierre qui deviendra une commune plus dynamique, accueillante pour tous, attentive aux jeunes et aux moins chanceux, ouverte à l’art et à la culture. Il tient à résoudre les problèmes de logement pour les jeunes et pour les familles en créant des logements moyens inférieurs ou moyens supérieurs et pas seulement des villas.

François Persoons partage son temps entre son travail de Bourgmestre et de Secrétaire d’Etat. Ses journées de travail sont longues. Il aime les journées pleines, les soirées faites de réunions de travail ou de rencontres avec des amis.

François Persoons est homme politique mais aussi et avant tout un père. Son entourage le perçoit comme une personne passionnée, exigeante, intelligente et visionnaire. Il se passionne pour les arts « primitifs », spécialement pour les arts africain, océanien, précolombien, se constituant au fil des ans une belle collection. Il s’intéresse aussi et développe d’excellentes connaissances en architecture, urbanisme et  sculpture contemporains. A ce propos, il dit : « Je déteste l’art académique, j’aime l’art primitif qui est l’expression directe d’une sensibilité humaine. »

En avril 1981, il est frappé par une attaque cardiaque alors qu’il travaille dans son bureau de bourgmestre et décède quelques semaines plus tard, à 55 ans, après avoir continué à travailler depuis sa chambre d’hôpital.

[François Persoons et sa fille cadette Caroline Persoons, photographie, 1976, Collection de la famille Persoons]

[Inauguration de la foire commerciale de Stockel, Archives communales de Woluwe-Saint-Pierre]

 

Sources

[1] Fiche Ambassade de France 1978

[2] Notice biographique, Académie royale de Belgique – Nouvelle Biographie nationale, Tome 8, pp. 301 à 304, Bruxelles, 2005

[3] D’après Wikipédia : « L’affaire de Louvain, souvent appelée par les Belges francophones le Walen buiten (en néerlandais « les Wallons dehors ») et par les flamands Leuven Vlaams (« Louvain flamande ») est une crise politique qui a secoué la Belgique entre le 5 novembre 1967 et le 31 mars 1968. Elle traduit une volonté des nationalistes flamands de « flamandiser » l’Université catholique de Louvain, bien que celle-ci soit historiquement en province de Brabant du nom de l’ancien Duché de Brabant et non dans l’ancien Comté de Flandre ».

[4] http://metalcat.legtux.org/francois-persoons.php

[5] https://defi.eu/woluwesaintpierre/francois-persoons/

 

Nous tenons à remercier Caroline Persoons, la fille cadette de François Persoons pour sa contribution et son aide à l’élaboration de cet article.

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